
Laurence Labbé
La puissance des ordinaires 3
2017
Troisième volume de "la puissance des ordinaires," un thriller divertissant et palpitant.Ils s'étaient perdus de vue et se sont retrouvés. Mais oui, ce sont bien nos personnages de la puissance des ordinaires que nous croisons à Cape Town ! Mais comment sont-ils parvenus jusqu'ici ? Ce sont encore des aventures palpitantes qui les attendent. En Afrique du Sud, à la poursuite de l'amour, du bonheur, de l'estime de soi ou de personnes disparues, ils nous entraînent sur les traces de l'histoire fabuleuse et sombre de la nation arc-en-ciel. Chassé-croisé de destins ordinaires et fabuleux, humour, sentiments et culture sont au rendez-vous.
Extrait
Il nous reste peu de documents des évènements de Sharpeville mais le monde entier a entendu parler et se souvient de la barbarie de ces faits et des nombreuses victimes ! Pourtant, Sharpeville était un township calme où il ne se passait pas grand-chose… Les gens y vivaient paisiblement, dans la misère, soumis aux règles de l’apartheid et du passeport. Ce jour-là, la manifestation a commencé dans la bonne humeur, les gens étaient rassemblés devant le commissariat, ils chantaient. Il y avait les femmes, des enfants, des personnes âgées et des ouvriers. Ça dérangeait un peu car ils faisaient du bruit et ils étaient beaucoup, plusieurs milliers ! Des avions tournaient dans le ciel pour essayer de leur faire peur et de les disperser, mais rien à faire. Ensuite, certains, pas beaucoup, deux ou trois, ont commencé à brûler leurs passeports. C’est là que les policiers ont pris ça pour de la provocation et ont tiré sans sommation sur la foule non armée.
* * *
Deux ans auparavant, ils ne se connaissaient pas. D’ailleurs, rien ne les prédestinait à se rencontrer,
Une quête convergente, la perte d’un être cher, ont fait naître entre eux cette synergie qui se crée parfois entre plusieurs êtres.
Rassemblés par les courants invisibles qui les relient les uns aux autres, ils ont bravé le danger, leurs démons intérieurs et sont aujourd’hui heureux de se retrouver sur la promenade du bord de mer à Cape Town, en Afrique du Sud. Ils ne sont pas les acteurs d’une épopée dont le scénario leur échappe, ni le reflet du regard des autres. Ils sont vivants, uniques par leur identité personnelle, multiples par leurs connexions avec ce qui les entoure et les compose : leur puissance et celle qui régit le monde.
* * *
Sur l’horizon sud- africain, au bord du vide, dominant la gigantesque étendue de l’agglomération que l’on devine grouillante de vie entre les buildings du centre d’affaires où l’argent coule à flots et les espaces composés d’habitations modestes disparates qui forment les townships, se dessine une sculpture représentant la tête de Mandela, composée de milliers de piques de fer plantées dans le sol. Une longue bande de gazon bordée d’arbres de taille moyenne s’étend jusqu’au bout du plateau.