Les salons du livre et dédicaces : des rencontres privilégiées entre auteurs et lecteurs
On me demande souvent si je participe à beaucoup de salons du livre, si je dédicace mes livres en librairie. Il est vrai que ce sont deux occasions de rencontre privilégiées entre les lecteurs et leurs écrivains favoris. Le plus beau trésor, pour un passionné de littérature, est sans doute de conserver dans sa bibliothèque un livre dédicacé de la main de l’auteur et dans son cœur l’échange et le temps passé en tête à tête, ne serait-ce que quelques minutes, quelques secondes !
Peut-être avez-vous des anecdotes et des souvenirs de salons du livre et dédicaces à partager en commentaires ?
En attendant, comme vous en avez maintenant l’habitude, je vais vous livrer les dessous de l’affaire, les coulisses des évènements.
Les salons du livre : ce qu’implique une participation
Pour les auteurs, les salons du livre présentent l’occasion rêvée de rencontrer les lecteurs, de parler ensemble de leur passion commune.
Mais, à moins que la manifestation se déroule à côté de chez soi, cela représente beaucoup de préparation, du stress : de l’organisation, des déplacements et beaucoup d’investissement dans tous les sens du terme. L’exposant doit prévoir tout le matériel, les livres à emmener, l’installation du stand, trouver à se loger et effectuer le trajet, rajouter à tout cela une bonne dose d’énergie et de résistance pour tenir toute une journée ou plusieurs, entièrement disponible à la rencontre de ses fans ou futurs lecteurs. Il faut parfois des mois de préparation en amont… un peu comme un sportif ne peut se permettre de se présenter à une épreuve les mains dans les poches, l’auteur, l’éditeur, l’exposant s’arme d’endurance, de livres et de stylos et de capacité à dispenser ses plus beau sourires et traits d’esprit pour toute la durée du salon.
Les visiteurs aussi devront se libérer, prévoir le voyage, un circuit optimum pour rencontrer leurs auteurs fétiches dans le salon, de grands cabas pour ramener avec eux les trésors dont ils auront fait l’acquisition au salon, et le budget qui va avec. Et puis ils devront aussi assurer l’hébergement et de bonnes chaussures pour marcher toute la journée. Toute une expédition ! Bien souvent, le jeu en vaut la chandelle, ne serait-ce que pour les souvenirs. Mais c’est aussi parce que cela demande beaucoup d’organisation et d’investissement que l’on n’y retourne pas forcément à chaque fois.
En tant qu’auteure dont l’écriture ne constitue pas une source de revenus, j’ai donc dû choisir de mettre de côté certaines activités en lien avec l’écriture : les séances de dédicaces et les représentation en salon en font partie.
Cependant, chaque année, je participe au minimum au salon du livre à Paris, soit en tant qu’auteure derrière un stand, soit en tant que lectrice, ce qui ne m’empêche pas dans ce cas de rencontrer certains de mes lecteurs ou de parler de mes livres ! En effet, mon astuce consiste à me promener toujours avec un lot de flyers et quelques exemplaires de mes livres sur moi ! Et cela fonctionne !
Certaines années, j’ai tout de même pu assurer plusieurs séances de dédicaces.
Je vais vous raconter comment j’ai fait ce choix : en route pour les coulisses et l’entrée des artistes !
Petit ou grand salon ?
Salon national
Il existe plusieurs sortes de salons. Le plus important en terme d’espace et de quantité d’exposants en France se tient chaque année à Paris, anciennement au centre des expositions à la Porte de Versailles et depuis quelques années au Grand Palais.
Ce lieu est immense, et regroupe les stands des grands et petits éditeurs, des animations, des espaces de conférences et de dédicaces et réserve bien des surprises, pour peu qu’on supporte la foule, la chaleur et qu’on soit doté de bonnes chaussures pour piétiner toute la journée. Toutes les catégories de livres sont représentées.
Il est intéressant de se poster aux "entrées des artistes" et de voir les ouvreurs attendre pendant des heures pour réceptionner les auteurs célèbres, de les voir passer ainsi que les grands noms de l’édition. Parfois, on a l’impression d’être dans un autre monde, ou dans un défilé de « mode » mais qui aurait des codes particuliers à la littérature. Toutes ces personnalités se distinguent du tout un chacun par leur apparence et leur posture et on peut déjà, si l’on en est friand, savourer ce défilé et se délecter d'une discrète étude sociologique du milieu.
A l’intérieur du salon, il est impressionnant d’observer, aux heures où les écrivains tête d’affiche annoncent l’ouverture de leur dédicace, de longues files d’attentes de fans se former dans les allées et d’entendre parfois des hurlements de groupies retentir lorsque ces idoles paraissent, rappelant l’engouement suscité par les Beatles ou des Rolling Stones à l’époque des stars de la pop et du rock.
On peut observer les habitudes des écrivains célèbres, certains se montrent discrets, professionnels, d’autres très attachants comme Amélie Nothomb qui étreint chacun de ses lecteurs, Aurélie Valognes qui a un petit mot gentil pour chacun. D’autres sont beaucoup plus hautains et distants… choisissez votre stand !
A côté de cela, les écrivains moins célèbres accueillent un panel plus ou moins important de lecteurs qui leurs sont dévolus, ou d’inconnus qui tombent par hasard sur leur stand, tandis que d’autres se morfondent derrière leur production à espérer un regard, un échange durant des heures. En effet, l’emplacement du stand est primordial et s’il est relégué dans un endroit peu passant, la visibilité s’en ressent malgré les centaines de milliers de visiteurs, qui hélas ont tendance à se regrouper autour des « stars ».
Il faut savoir que depuis quelques années, l’auto édition est représentée à cette grande fête du livre : Monbestseller.com a investi dans un stand une année, et Amazon y trouve sa place pour présenter ses auteurs indépendants phare : Aurélie Valognes, Sophie Tal Men, Laure Manel, Luca Tahtieazym, les Vandroux, Lhattie Haniel : grâce à ce salon j’ai eu le plaisir et la chance de rencontrer et de côtoyer sur ce stand des écrivains à présent édités par des éditeurs traditionnels avec succès à la clé.
J’ai aussi passé de très bons moments de dédicaces partagés avec de nombreux autres auteurs car bien sûr il y a toujours eu des auteurs/éditeurs indépendants, qui ont fait l’expérience de ce salon une année, comme Annette Lellouche par exemple, que j’avais déjà rencontrée dans un salon régional, ou Sylvie Grignon et qui y reviennent ponctuellement ou plus rarement, Odile Marteau Guernion (Valentino, derrière la dune etc.), Selma Bodwinger (paris in utero), Catherine Lang, Sonia Dagotor, Virginie Coedelho...
Je me souviens même d’une année où nous avions acheté un stand à une vingtaine d’auteurs et nous nous étions succédés selon un planning rigoureux (bravo encore à l’organisatrice de cette année-là !) et nous avions ensuite prolongé par un after dans une brasserie le dernier jour : des mois de préparation en amont pour les organisateurs et auteurs pour des moments inoubliables !
Quoi qu’il en soit, cette fête du livre à Paris est vraiment à part et fait l’objet de polémiques récurrentes. En effet, le coût d’un stand est énorme et la plupart des éditeurs ne rentrent pas dans leurs frais. Cela constitue uniquement une opération marketing de visibilité, un peu pour dire « j’y étais ». Un peu comme un écrivain édité chez Gallimard peut rester totalement inconnu mais accepte de céder ses droits à l’éditeur prestigieux pour avoir la fierté de dire « j’ai été choisi par le meilleur ! ».
Pour les visiteurs, le coût d’entrée est lui aussi important, selon les années et après les achats, les livres ne bénéficiant d’aucune réduction, le budget se révèle quelque peu ruineux, pour tous.
Certains éditeurs ont même choisi de ne pas s’y trouver, certaines années pour différentes raisons.
Il faut savoir que souvent, après les grands salons comme celui-ci, les exemplaires des ouvrages non vendus, acheminés à grands frais par les éditeurs, partent ensuite au pilon… Quel gâchis (on parle tout de même de millions de livres), quelques tonnes.
Il n’en reste pas moins que c’est certainement le salon qui draine le plus de visiteurs et d’exposants, aussi y participer ou non reste un choix réfléchi et stratégique important. Je pense qu’il faut s’y rendre au moins une fois dans sa vie pour se faire son idée.
Pour ma part, comme je vous l’ai dit, j’ai choisi d’y aller chaque année, car j’habite non loin et à mon avis, il est important de participer à un évènement qui rassemble autant d’acteurs du livres et de lecteurs.
Les salons régionaux et locaux
D’autres salons organisés par les villes sont réputés, et aussi importants en terme de notoriété et seront à mon avis toujours plus conviviaux que Livre Paris.
Thématiques ou larges, improvisés ou réservés longtemps à l’avance, réservés à l’élite, à des auteurs régionaux ou éclectiques, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Limoges, Angoulême, Mouans Sartoux, Caen… Il se produit certainement dans votre ville, peut-être même dans votre village, ou dans une commune voisine, une manifestation du livre dans l’année.
Le seul salon que j’ai fait en région était à Cagnes-sur-Mer, une très belle ville où j’ai de la famille et où je me rends donc régulièrement. J’ai eu la chance d’être invitée par un éditeur régional au tout premier salon organisé par la ville et ai eu la surprise d'un article dans le journal avec ma photo ! J’y ai rencontré des lecteurs et auteurs très sympathiques dont Annette Lelouche, auteure connue de la région, qui s’est révélée être amie aussi avec Éric Vernassière ! Finalement c’est comme dans toutes les activités, on finit toujours par trouver que l’on fait partie d’un petit monde où l’on se croise toujours à force de coïncidences !
A Paris se tient depuis quelques années, un salon des petits éditeurs à la Halle des Blancs Manteaux. Je trouve l’endroit beaucoup plus convivial et esthétique. On a envie d’acheter tous les livres tellement les couvertures et les titres font envie ! Et on y fait là aussi de très belles rencontres, plus facilement que sur le grand évènement médiatique. L’année dernière, j’y ai retrouvé Laure Gombeault sur le stand des Presses Littéraires.
La vie d’artiste pour un auteur ?
Aussi exaltante que se révèle l’aventure, il est très difficile pour un auteur de participer à tous les salons. Ce serait un investissement en temps, en énergie et un coût énorme.
Mais peut-être que de tels auteurs existent. Après tout c’est une vie qui fait un peu rêver : se transformer en une sorte de saltimbanque : être chaque jour derrière un nouveau stand, remballer son matériel le soir, rouler la nuit, arriver le jour d’après ailleurs, et écrire … euh… eh bien derrière son stand, de la main gauche tout en dédicaçant de la main droite, tout en n’oubliant pas de converser avec ses lecteurs en adoration… Oui bien sûr, on peut rêver.
Mais si vous êtes un de ces auteurs, ou peut-être un lecteur qui essaye de faire un tour de France, voire du monde des salons, alors racontez-moi en commentaires ! Faites-nous rêver !
Plaisanterie à part, pour certains auteurs le retour sur investissement des salons et dédicaces constitue de la principales sources de revenus, comme pour Yannick Fradin qui vit de son art, ce qu’il raconte dans cet article très intéressant.
Les dédicaces en librairie
Si on adore les séances de dédicaces, bonne nouvelle : les salons ne sont pas le seul lieu où l’on peut rencontrer ses lecteurs. Les librairies et même les grands magasins en organisent ! C’est également l’occasion de merveilleux moments ! Et au moins, les exemplaires non vendus pourront rester un temps en rayon dans le magasin. Les échanges avec les libraires sont souvent très intéressants et sympathiques. Et on est assurés non seulement de trouver son lectorat dans la ville, mais aussi de nouveaux lecteurs qui poussent la porte du magasin pour acheter tout autre chose et sont attirés par votre sourire sympathique, le stylo prêt à offrir une de nos plus belles phrases et paraphe.
J’ai aussi eu l’honneur et le plaisir de dédicacer en librairie, c’était une très belle expérience. Malheureusement, je n’ai pas eu de retour des lecteurs, contrairement à ce qu’il se produit généralement en salon ou lors des rencontres dans la vie quotidienne. Je parle dans cet article de l’importance des retours pour l’auteur et de l’échange avec le lecteur après lecture.
Dédicaces dans des lieux publics
En 2024, dans le cadre des journées du patrimoine, la médiathèque de Chaville a organisé la rencontre des auteurs chavillois ! J'ai eu l'honneur, avec 13 autres, de venir présenter mon travail lors d'une table ronde et de dédicacer mes livres sur un stand. Nous avons même eu la visite de Monsieur le Maire qui m'a expliqué que nous étions le patrimoine vivant de la ville ! Au final, une étagère spéciale sera montée à la bibliothèque pour y présenter nos ouvrages.
De très belles rencontres lors de cette belle journée avec les autres auteurs, dans tous les genres d'écriture, dont je vous reparlerai certainement ! Donc si vous passez par là, n'hésitez pas à venir découvrir tous ces livres !
Merci donc à la ville, la médiathèque et à tous les lecteurs qui sont venus nous écouter et acquérir nos oeuvres !
Les dédicaces envoyées par courrier
Il reste une dernière possibilité pour un auteur de dédicacer son livre aux lecteurs qui le souhaitent : adresser l’ouvrage avec son paraphe par courrier.
L’inconvénient est que bien sûr, il n’y a pas d’échange physique.
L’avantage est que cela évite les déplacements si l’on se trouve loin l’un de l’autre et puis l’auteur peut ainsi prendre son temps pour discuter à distance avec son lecteur et réfléchir et se concentrer afin de réaliser le plus beau texte et ornement personnalisé, ce que les rencontres de visu rendent difficiles.
Si vous souhaitez une dédicace d'un de mes livres n'hésitez pas à me la demander !
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Merci et à bientôt !
pour la suite de nos aventures passionnées et passionnantes !
Chère Laurence.
Votre blog de ce jour est d’une grande limpidité, pour moi…et d’une grande utilité, pour les autres.
Voyons les autres pour commencer.
Votre expérience, indiscutable et chaleureuse, ne cache rien des inconvénients, des coûts, de la fatigue, et de la réalité parfois amère de cette grande messe qu’on appelle “la séance de signatures”. Ce sera alors “aux autres” de décider s’ils iront présenter leurs ouvrages ou pas.
Voyons maintenant pour moi.
J’imagine ce que vous ne dites pas, ou si peu, avec toute la gentillesse et
l’empathie qui sont vos qualités majeures. Voici mon imagerie personnelle souvent corroborée par mes modestes expériences vécues.
Les grands “raouts” organisés aux niveaux les plus hauts, dans la capitale ou les…