Ma vie a toujours été rythmée par les mots. Ils ont été mon refuge, le moyen d’exprimer mes émotions et le chemin vers la création de mes propres histoires. Les pages de mes livres sont autant de toiles où je peins des mondes imaginaires grâce à un enchaînement de lettres, de mots et de phrases. Quand on est romancière, on fabrique des images avec ce que l’on écrit. Pourtant, au fil des années, j’ai pris conscience que, dans ce monde numérique en constante évolution, les représentations visuelles concrètes jouent un rôle crucial dans la transmission des messages que l’on veut faire passer. L’importance des visuels ne doit donc pas être négligée et je vous dis tout de suite pourquoi.
L’évolution de la communication visuelle : on fait le point
Si nous jetons un regard en arrière, nous pouvons constater l’évolution extraordinaire de la communication. Avant l’apparition de l’écriture, nos ancêtres se transmettaient leur savoir à l’oral et au travers d’images fascinantes. Les peintures rupestres réalisées par les premiers hommes préhistoriques témoignent de cette conscience précoce de l’importance de la transmission de leur histoire. Ils avaient compris que des visuels percutants, des récits picturaux gravés dans la pierre étaient des témoignages de leurs vies et de leurs croyances pour eux et leurs descendants.
Dans l’Antiquité, mosaïques et fresques servaient également de supports de communication. Parallèlement, on pense que la connaissance se transmettait toujours oralement, alors que l’écriture émergeait doucement. C’était il y a environ 6000 ans. À cette époque, on imagine que les textes écrits étaient réservés à une élite intellectuelle, tandis que le peuple continuait de s’appuyer sur les visuels pour comprendre le monde qui l’entourait.
Au Moyen-âge, on apprenait le catéchisme sur les chapiteaux et les frontons des églises. Les moines copistes quant à eux ornaient les pages des manuscrits d’enluminures. Ces illustrations étaient destinées à donner davantage de poids au texte. Eh oui ! Déjà à cette époque, on reconnaissait le pouvoir des visuels pour amplifier l’impact d’un message.
La Renaissance a vu se généraliser les peintures à l’huile et les gravures qui venaient illustrer les mœurs de la société.
Avec le XIXe siècle est apparu l’art de la photographie marquant le début d’une nouvelle ère dans la représentation visuelle de notre monde. Puis au XXe siècle, ce fut l’avènement de la bande dessinée, de la télévision et du cinéma qui se sont rapidement popularisés.
Aujourd’hui, l’ère du numérique a transformé la création, la diffusion et la consommation des images.
Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous fais ce petit retour en arrière ? Il m’a permis de comprendre à quel point très tôt, la société a saisi l’importance des visuels. C’est un langage universel qui participe à la communication.
Or en tant que romancière, même si ma communication de prédilection reste l’écrit, je ne suis pas moins consciente de l’importance de bons visuels pour interagir avec mes lecteurs ou futurs lecteurs, surtout dans cette société où l’image a pris une telle importance.
Le pouvoir des visuels : l’importance de la couverture
Quand on est auteur, écrivain en autoédition ou romancier, il est recommandé de ne jamais sous-estimer l’importance de la couverture ! Beaucoup de lecteurs qui se rendent dans une librairie à la recherche d’une pépite sont inéluctablement attirés par la couverture des livres. Eh oui ! Comme lors d’un premier rendez-vous galant, la première impression compte beaucoup ! Une couverture bien conçue peut déclencher l’achat… et c’est ce qu’on recherche tous un petit peu, avouons-le !
Alors quels seraient les ingrédients pour élaborer une bonne couverture, dont les éditeurs usent et abusent ?
L’émotion : susciter l’émotion, attirer le regard et inciter le lecteur à en savoir plus : voilà la fonction première d’une couverture.
L’originalité : susciter la curiosité de votre potentiel lecteur et le captiver !
La cohérence : la frustration est rude lorsqu’on choisit un livre en fonction de sa couverture et que son contenu ne correspond pas du tout à l’annonce visuelle qui en avait été faite. La couverture ne doit pas seulement être jolie, elle doit avoir du sens !
Un conseil : lorsqu'on utilise une photo ou une image pour une couverture de livre, en auto édition par exemple, Il faut toujours vérifier qu’elle soit libre de droit. Il existe des banques d’images gratuites en ligne (Pixabay, par exemple que j'utilise beaucoup, mais aussi bien d’autres !). Sur ces sites, même si les illustrateurs mettent à disposition leurs clichés gratuitement, vous avez la possibilité de leur faire un don. Si on apprécie un illustrateur ou un photographe, c’est peut-être l’occasion de se lancer dans un partenariat enthousiasmant et de faire de la couverture du livre une œuvre unique qui reflètera parfaitement le contenu de l'ouvrage.
Il existe aussi des professionnels qui peuvent se charger de cette création : des boîtes spécialisées, des illustrateurs freelances, des dessinateurs, des graphistes, etc.
Voilà pour le cas général de la plupart des livres édités de nos jours. Et il existe bien sûr des exceptions. Et la plus belle des exceptions en terme de couverture est bien celle de la plus prestigieuse maison d'édition française : Gallimard, qui pour sa collection emblématique, la blanche, n'a pratiquement jamais varié le graphisme. Et que dire de l'épure de celui des éditions de minuit ?!
Alors, il semblerait que la littérature avec un grand L, celle qui reçoit des prix, résiste vaillamment à la dictature du marketing visuel. Tout simplement parce que sa renommée lui suffit et qu'abandonner cette marque que les lecteurs connaissent et reconnaissent depuis si longtemps lui serait sans doute fatal.
Et avouez qu'une couverture présentée ainsi vous fait immédiatement penser qu'il s'agit d'un livre intéressant ?
En tous cas, pour ma part, je fais partie de ces lecteurs pour qui la couverture est vraiment le dernier détail qui determine mon choix. Ce qui retient mon attention : le titre, l'auteur, la quatrième de couverture et la lecture de trois passages pris au hasard dans le livre. Ce sont mes uniques critères de sélection. Et ils sont rudes car ces filtres me font éliminer 90 pour cent des ouvrages proposés.
Ce qui explique sans doute pourquoi mes couvertures ne satisfont pas à la règle du visuel parfait. Chaque couverture a sa propre histoire.
Pour "la puissance des ordinaires", j'ai choisi des tableaux de mon grand-père, parce que je les trouve très beaux et que c'était un moyen de lui rendre hommage. C'était mon premier livre publié et la couverture n'avait pas encore l'importance qu'elle peut avoir en 2023, les arts graphiques n'étaient pas encore développés comme aujourd'hui, c'est dire si en 10 ans les choses ont évolué. Certains ont trouvé ces couvertures très belles et d'autres sont moins attirés. Il faut dire que cela reste atypique et que je n'ai pas les compétences d'un graphiste pour mettre en page l'illustration.
Puis c'est mon chat qui a fait la couverture star de "comment je n'ai jamais réussi à attraper le père Noël" qui a eu un énorme succès !
Un graphiste, Romain Marteau a fait la couverture de "Comment j'ai réussi à attraper la lune" et un autre graphiste, celle de "Poursuites".
Pour "Comment sauver le monde de chez soi", j'ai eu l'aide d'un auteur, je vous raconterai cette belle collaboration un jour.
Pour l'"Albatros", c'est une photographie du bateau de Bernard, le héros de la biographie romancée des voyages autour du monde. Mon oncle a écrit un livre sur le même thème en insérant les photos du voyage dans le texte. J'ai préféré les mettre sur la page du livre.
Pour ma part, lorsque c'est de la littérature, je préfère qu'il n'y ait pas d'images et me faire ma propre représentation des lieux et personnages, même si je me souviens avoir lu des Jules Vernes qui contenaient quelques illustrations.
Je crois que je ne suis pas la seule ! Et c'est d'ailleurs pour cela qu'on peut parfois être déçus de l'adaptation d'un film et des acteurs choisis lorsqu'on s'était imaginé les personnages d'un livre.
D'ailleurs, je suis curieuse de savoir ce que vous pensez de tout cela !
Que préférez-vous dans un livre ?
0%Les livres avec illustration
0%Une belle couverture
0%Une quatrième de couverture et un titre accrocheur
0%Je me fie uniquement aux critiques littéraires
You can vote for more than one answer.
Vous pouvez aussi aller sur ma page romans et voter en mettant un cœur sur vos couvertures préférées ! Je suis curieuse de découvrir le résultat !
L’Impact des images sur les réseaux sociaux
On ne peut pas faire l’impasse sur les réseaux aujourd’hui. Or, ils utilisent presque tous des visuels percutants, drôles ou esthétiques selon ce que veulent partager les créateurs ou les diffuseurs.
Personnellement, mais vous le savez sans doute déjà, je possède des comptes Facebook, Instagram et Twitter qui me permettent de communiquer différemment avec ma communauté.
Facebook et Twitter
Facebook est l’un des pionniers des réseaux sociaux. Même si'il est un peu en perte de vitesse, il continue à concerner des milliards d’utilisateurs à travers le monde. En tant qu’auteure, j’ai trouvé dans Facebook un moyen précieux de rester en contact avec mes lecteurs, de partager des mises à jour sur mes œuvres, et d’engager des discussions animées sur des sujets littéraires. Si le texte reste important sur ce réseau, les images sont là pour attirer l’œil, pour donner envie de venir lire nos posts. En cela, elles ne sont pas à négliger et doivent refléter votre identité.
Quand à Twitter, le texte est limité à un nombre de caractères très réduit, ce qui oblige à être synthétique : c'est parfois un bon exercice ! Mais là encore, un texte non accompagné d'image à beaucoup plus de chance d'être noyé dans le fil et de passer inaperçu.
Pour les visuels, il m'arrive d'en créer moi-même.
Mais j'ai aussi la chance de découvrir parfois des publications qui illustrent mes livres, comme celles-ci dont je remercie l'auteure, dans le groupe de la matinale des plumes sur Facebook.
Instagram a pour vocation première d’être une plateforme de partage de photos. Pour moi, c’est une grande galerie d’images qui me permet de créer des univers visuels qui prolongent l’expérience de mes lecteurs. Mes publications sont des invitations à explorer différents aspects de mes livres, que ce soit à travers des images, des extraits, ou même des instantanés de ma vie d’écrivaine.
Au-delà des photos, Instagram est un lieu de rencontres, d’échanges, et de complicité avec mes lecteurs. Le fait de pouvoir aborder mon écriture d’abord par l’image est toujours intéressant, cela me permet d’avoir un œil neuf sur mes propres œuvres.
TikTok
TikTok c’est l’image en mouvement : le royaume de la video et de la mise en scène ! Cette plateforme a ouvert de nouvelles portes pour la narration visuelle. Elle est riche en contenus et tout se propage rapidement. Même s’il y a beaucoup de controverse la concernant, je crois qu’il ne faut pas la mettre de côté pour autant. Il y a une telle densité d’utilisateurs qu’on ne peut pas l’ignorer et de véritables communautés de lecteurs et lectrices se sont créées qui mettent en scène leurs coup de coeur. Les éditeurs d'ailleurs ne s'y trompent pas et observent ce phénomène avec beaucoup d'intérêt.
J’ai d’ailleurs eu la surprise de découvrir deux influenceuses qui ont partagé leur avis à propos de l’un de mes livres sur ce réseau. C’est toujours une joie d’avoir ce genre de retour et de se dire que peut-être, ils toucheront de futurs lecteurs.
Je vous laisse les découvrir si le cœur vous en dit sur mon article de blog consacré aux avis de lecture.
Les réseaux sociaux ont révolutionné la manière dont nous partageons des histoires. Ils offrent aux écrivains une occasion unique de créer des univers visuels riches et dynamiques pour leurs lecteurs. L’influence de ces réseaux ne peut être sous-estimée, car ils ont transformé la narration, laissant place à une nouvelle ère où les visuels prennent le devant de la scène.
L’importance des visuels dans les avis de lecture
Je reviens encore sur ce sujet des avis de lecture. Le sujet est si vaste et crucial dans le monde littéraire qu’il mérite d’être exploré en profondeur.
Que ce soit sur les plateformes de vente en ligne, les blogs littéraires ou les réseaux sociaux, les lecteurs partagent leurs impressions sur les livres qu’ils ont lus. Ces avis varient en longueur et en style, allant des simples textes aux évaluations étoilées.
Cependant, il est important de noter que les avis les plus consultés, les mieux classés, sont souvent ceux qui incluent des visuels.
Ces visuels peuvent prendre différentes formes, comme une image de la couverture du livre, une capture d’écran d’un passage marquant, ou même une illustration créée par le lecteur lui-même. Quoi qu’il en soit, les visuels ont le pouvoir d’attirer l’attention, de susciter la curiosité et de créer une connexion immédiate avec les lecteurs potentiels.
Ils permettent aux lecteurs de plonger visuellement dans l’atmosphère de l’histoire avant même de l’avoir commencée. Cette immersion préliminaire peut être décisive, car elle renforce l’impact émotionnel de l’avis et peut grandement influencer les lecteurs potentiels dans leur décision d’acquérir l’œuvre en question.
En fin de compte, ces images jouent un rôle essentiel dans la transmission des expériences de lecture, et elles offrent aux auteurs un outil puissant pour captiver leur public, renforcer leur message et stimuler les ventes de leurs œuvres.
Mes romans qui ont le plus inspiré des commentaires avec images sont "Les vacances d'Emma" et "Comment je n'ai jamais réussi à attraper la lune". Vous pouvez aller en découvrir une jolie sélection sur la page des livres !
La loi du marketing visuel
Je vais malgré tout mettre un bémol à tout ce que je viens de dire. Dans notre société contemporaine, le marketing visuel est omniprésent, de la télévision aux médias sociaux, en passant par les vidéos YouTube (où j'ai d'ailleurs réalisé une vidéo de présentation de "Comment j'ai réussi à attraper la lune". C’est une réalité à laquelle nous sommes confrontés au quotidien, et il est difficile de ne pas se laisser emporter par ce raz-de-marée d’images.
Pour certains, l’image devient même une religion. Une publicité ne vaut rien si elle ne donne pas envie d’acheter. Un film ne vaut rien s’il ne suscite pas suffisamment d’émotions. Les entreprises ont rapidement compris l’importance de cette tendance. Les blogueurs et les influenceurs aussi. Les consommateurs eux ne peuvent plus s’empêcher de partager leurs avis accompagnés d’images que ce soit une photo d’un plat au restaurant, d’une chambre d’hôtel ou d’un article acheté en ligne. Et tous ces visuels qui circulent ont un pouvoir : celui d’influencer nos décisions d’achat.
Cette immersion constante dans un monde d’images soulève encore d’autres questions, plus profondes. Sommes-nous devenus tellement dépendants des images que notre perception du monde est désormais façonnée par elles plutôt que par notre expérience directe ? Sommes-nous noyés à ce point dans une surcharge visuelle, que nous sommes incapables de prendre des décisions, de former des opinions ou de forger notre identité autrement que par le biais de ce que nous voyons ? Sommes-nous en train de sacrifier la richesse de nos expériences personnelles au profit d’une esthétique préfabriquée ?
La loi du marketing visuel, en constante évolution, est une force puissante, mais nous avons toujours le pouvoir de réfléchir et de choisir la manière dont nous interagissons avec elle.
L’importance des visuels dans la communication est une réalité indéniable de notre époque, et elle continue d’évoluer rapidement. En tant qu’auteure, je reste attachée à l’écrit, mais je reconnais l’importance des images pour établir une connexion profonde avec mes lecteurs. Le monde visuel est vaste, captivant et complexe, mais il est important qu’il reste sous notre contrôle. Notre défi est de naviguer dans cette mer d’images avec discernement, de trouver un équilibre entre une esthétique préfabriquée et une expérience plus concrète et réelle au monde qui nous entoure.
Texte rédigé par Stéphanie Cordier, rédactrice Web, merci à elle
Mis en forme, illustré et commenté par Laurence Labbé.
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Un beau tour d’horizon, résumé ultime et exaltant de l’image utilisée comme force de frappe à travers les âges, fait par une habile professionnelle de l’observation et de la description. Le tout pour signifier l’importance de la couverture d’un livre : son argumentation est convaincante! Une lecture captivante vous attend.
Laurence Labbe nous dit : «je suis curieuse de savoir ce que vous pensez de tout cela ! » donc d’interagir.
Je vais donc raconter un fait vécu. En regardant les livres sur Amazon où les couvertures sont souvent réaliser par des illustrateurs et graphistes qui sont souvent des metteurs en scène à couper le souffle, ce qui donne comme résultat qu’elles sont toutes extraordinaires, donc similaire et reconnaissable sur…
Magnifique article, ma chère Laurence ! De plus, tu relèves un point fondamental : la communication par visuels. Oui, il faut communiquer avec des images. Un livre quelconque peut avoir une vie avec une belle couverture ; l'idéal est de fabriquer de beaux livres, non seulement correctement rédigés, mais écrits (!), et de leur offrir l'écrin visuel qui leur va comme une peau. Bravo encore pour la qualité de ta communication. Quel travail inspirant.🤤